Bateau de pêche, bateau de survie...

Aldarion et Atlantar étaient restés, en silence, un moment près de la table après que tous, compagnons d'infortunes, soient allés à l'étage, coucher sur leurs paillasses de paille dure. Personne ne leur avait dit au revoir, mais au fond, ils n'en avaient pas besoin. La nuit était tombée, en silence, et le noir avait pris l'avantage sur la lumière, discretement.

En silence, ils s'étaient levés et avaient rejoint le port, à pied. En silence, ils avaient cherché une embarcation abandonée. Rapidement, ils avaient soudoyer le pêcheur, assez fortement, mais heureux, celui-çi était repartit sautillant vers sa famille.
Ainsi, en silence, ils avaient grimpé dans la petite et pauvre embarcation, et, toujours en silence, ils avaient ramé pour sortir du port, puis pour s'éloigner de la côte. Laissant derrière eux la galère d'Achilles où dormaient soldats et marins...

En silence, ils s'étaient laissez emporter par le courant, peut-être par fénéantise de ne pas vouloir monter la voile déchirée. En silence, ils avaient fermer les yeux, et ne pensant plus à rien, s'étaient endormis.

Péniblement, Apollon avait franchi l'horizon, et avait couvert l'Astre lunaire, remportant toujours et encore la même victoire du jour sur la nuit. Difficilement, les deux compartriotes avaient ouvert leurs yeux gonflés par le souffle salé de la bise fraiche du matin... En silence, ils avaient ouvert la voile trouée et le vent d'Hélios s'y était engoufré et avait poussé le bateau, miraculeuseument...

Atlantar se frotta les mains, comme si le froid le dérangeait, mais c'était ce silence qui lui était inabituel.

"C'est ce bateau que l'on aurait du protéger contre les tempêtes... Esperons que Poseïdon soit avec nous !!"

Aldarion avait suivit son frère.Deux ombres filant au clair de lune.En passant devant le puissant bateau d'Achilles,il avait fait une prière pour que leur incantation dure même sans leur présence.

La faible embarcation tenait bien le coup.Malgré cela,Aldarion eut un pressentiment.Il leva les yeux:Comme prévu,le vent,qui soufflait de plus en plus fort,arracha la voile.Ayant anticipé,les atlantes se levèrent en une fraction de seconde,sautèrent sur les cordages,et la récupérèrent.

-Je crois que tu avais raison.Bah,je ne m'inquiète pas pour nous,mais plutôt pour ce vieux rafiot...

Gardant un calme surhumain,ils étalèrent la voile,sortirent du fil et des aiguilles de leurs nombreuses poches,et se mirent à recoudre les trous.Quelques minutes suffirent à remettre la nouvelle voile,et la barque repartit,tant bien que mal.

Atlantar fila, piqua, re-fila, ren-fila, re-piqua, réen-piqua, fit des noeuds, des trous, des coutures... Mais ses doigts étaient de plus en plus meutris par l'écume des vagues qui passaient par dessus l'embarcation...

Le vent s'était encore plus mis à souffler, comme un brute, comme un abruti... Comme si Hélios, coléreux, voulait créer une tempête qui engloutirait à jamais les deux amis...

Le sel, n'en parlons pas, il était là, et s'il n'y était pas, n'y regardez pas, il y sera alors comme par enchantement... Dans le cou, dans les cheveux, sous les bras, et sous les ongles... Séché, écaillé, en cristaux ou en liquide, il était là, et là , et partout à la fois...

La voile, aussi fragile qu'elle pouvait être, et trempée de surcroit, se déchirait à chaque fois que l'on cherchait à atteindre une autre partie à recoudre... Rien ne semblait être en faveur d'Atlantar, qui s'évertuait encore et encore à coudre et re-coudre, et piquer et re-piquer, et filer et re-filer...

Tant et si bien que pour se rassurer, et se réchauffer, il se mit à chanter, d'une voix vibrante et transandante...

"OM MANI PATNE HEM

OM MANI PATNE HEM

OM MANI PATNE HEM

OM MANI PATNE HEM..."

La jour laissa place à la nuit bien trop vite pour les compagnons,qui commençaient à regretter la terre ferme.Aldarion n'avait jamais connu que des lacs;il ne savait pas le froid qu'il fait la nuit en mer.Ses familliers ( deux corbeaux ) qui s'étaient attachés à lui,avaient insisté pour l'accompagner.Ils s'agrippaient au bord de la barque,l'un contre l'autre.Le père adoptif d'Aldarion lui avait enseigné l'art des étoiles,comme il l'appelait:la capacité à se situer en fonction de la place de la Lune et des étoiles dans le ciel.Grâce à cela,il savait dans quelle direction aller.Les passagers avaient décidé de contourner l'Attique,voguer jusqu'à Scyros ( une île au nord-est d'Eubée,elle-même une grande île juste au dessus de l'Attique ) ,pour se reposer un peu et faire le plein d'ingrédients magiques,puis vers le nord jusqu'au mont Athos.Ils prendraient ensuite la direction de l'est,pour rejoindre finalement Lemnos.Il espéraient fort trouver en mer quelque créature marine qui pourrait les informer pour leur quête.

Aldarion sortit des herbes sèches de ses poches,et se concentra dessus comme il le put.Elles s'enflammèrent.Satisfait,le mage les déposa dans une coupole qu'il utilisait pour ses incantations.Il se concentra de nouveau,et,malgré le vent,le feu s'intensifia,générant une chaleur agréable.Une chaleur magique.Il en profita pour étendre son long manteau à capuche,trempé à cause de l'humidité.Les mains au dessus du petit brasier,il invita son ami à faire de même:

-Je t'en prie,prends donc la peine de te réchauffer.Au fait,je ne te vois jamais utiliser ta pierre ( c'est une pierre,n'est-ce pas? ) A quoi sert-elle exactement?As-tu déjà cherché à savoir si elle a d'autres pouvoirs que te permettre de régénérer les cellules?Vois-tu,j'y ai réfléchis,et je pense qu'en te concentrant sur les informations qu'elle détient et en lui demandant la permission d'aller y fouiller,tu pourrais voir ce qui s'est passé dans son entourrage à l'époque où ils les utilisaient.

Il marqua une pause,marmonnant quelques mots dans sa barbe,puis continua.

-Je voudrais aussi faire une expérience:L'énergie qu'elle canalyse devrait pouvoir me faire avancer dans mes recherches sur le voyage interdimensionnel.J'ai construit un portail,là où je vivais,et je n'ai jamais réussi à l'activer...Je n'arrivais pas à concentrer suffisament d'énergie.Ma théorie est que si on construit un autre portail identique,dans cette dimension,et qu'on y associe ta pierre,la puissance adéquate serait alors fournie,et la connexion se ferait.Je sais déjà comment m'y prendre.Il me manque juste ta pierre,et ta permission.

Atlantar rapprocha ses mains de feu, ce qui lui permis de dégeler ses doigts meurtris.

"Ma pierre d'orichalque ne me permet pas de faire de la magie offensive... Elle me permet de garder une jeunesse quasi-éternelle... Lorsque je suis blessé, ou sous l'effet d'un sort, elle me guérit automatiquement lorsque je suis inconscient mais il faut me concentrer lorsque je suis totalement conscient... Je crois que c'est elle qui me permet aussi de me décorporer. Elle me fournit aussi inconsciemment des impulsions qui me pousse à trouver et connaitre tous les secrets de ce monde."

Il serra sa main autour de la pierre qui pendait à son cou...

"Je ne sais pas si je suis prêt à quitter cette pierre... Si je l'enlève j'ai peur de devenir vieux tout d'un coup, ou même mourrir... Me désintégrer...

Le portail que tu avait fait, il est en Atlantide?? Serait-ce un portail à travers le temps et l'espace ??"

Pendant qu'ils discutaient, la voile avait fini par être réparée, les deux comparses la remirent en place et le vent s'engouffra pleinement en elle...

Le bateau fut propulsé par une brusque secousse, mais la voile tint bon. Cependant, des nuages noirs vinrent se poster très vite audessus du navire. Des vagues, quelques peu agitées soulevèrent des gerbes d'eau salée. D'autres nuages plus noirs vinrent s'ajouter au premier... Des remous accompagnés de bulles se profilèrent tout autour du navire. Encore des nuages très noirs, très lourds, bouchèrent toute lumière venant du soleil, seul l'horyzon lointain luisait d'une lueur rouge sang.

À deux mètres du petit bateau, un corp écaillé fit une brève apparition à la surface de l'eau... On aurait dit une queue de serpent surdimensionnée...

En même temps que l'apparition des nuages,une forte tension désagréable s'installa autour des Atlantes.Aldarion,qui avaient les yeux dans le vide et son manteau en guise de couverture,réalisa qu'ils avaient de la compagnie,et qu'elle ne leur était pas amicale.Il se dressa rapidement sur ses vieilles jambes musclées,et prépara ses sacoches à ingrédients à sorts,au cas où ils auraient à subir une attaque surprise.Il en sortit alors deux algues sèches,qu'il trempa dans l'eau de mer,et en tendit une à son ami,en disant:

-Garde-ça dans ta bouche.Elles sont chargées.Si tu te retrouves dans l'eau,tu n'auras qu'à bien la mâcher,et l'avaler.Elle dégagera de l'oxygène pendant quelques minutes.Mais ne le gâche pas:plus tu feras de mouvements inutiles,plus les réserves disparaîtront.Et surtout,attends le plus longtemps possible pour l'avaler...

Comme pour mettre ces mots en pratique,une grande secousse manqua de retourner le navire.Celui-ci s'éleva de quelques dixaines de centimètres pour retomber lourdement,renversant ses passagers.Il tint bon,mais cela ne faisait que retarder la baignade:des planches de la coque avaient été arrachées,la barque prenait l'eau.

Aldarion poussa un cri de colère.Le stress l'empêchait de se concentrer,et la barque qui s'enfonçait ne l'aidait pas.Il se ravisa,se détendit avec une technique que lui avait appris son père,et s'assit tranquillement,commençant à mâcher le morceau d'herbe des eaux qui patientait dans sa bouche.Le regard fixé sur ses corbeaux qui fuyaient haut dans le ciel,il anonça sereinement:

-Nous avons perdu cette bataille,mais il y a d'autres façons de remporter la victoire.

Fière d'elle,la créature tournait autour de ses proies,prète à charger...

La barque s'enfonça soudain dans les eaux noires... La créature avait accéléré son mouvement circulaire autour de celle-çi, et avait provoqué un tourbillion. Les deux amis se firent aspirer en même temps que leur embarquation. Ne pouvant lutter contre le courant qui les emportait dans les profondeurs abyssales de l'océan, Atlantar macha son algue et sentit l'air revenir dans ses poumons...

Il ne savait par quel prodige, par quel mécanisme l'air voyageait dans ses poumons, mais l'important c'était que cela fonctionnait. Il ouvrit les yeux, Aldarion se trouvait juste un peu plus haut que lui et rien, rien devant eux ne semblait être une vue soumarine... Il n'y avait qu'anneaux d'écailles, vertes, jaunes, noires... Un moment ils crurent qu'une breche s'y éffectuait mais c'était pour laisser passer la gueule crochue et béante d'un serpent de mer géant qui les engloutit dans les profondeurs de son estomac.

Noir. Noir et chaud. C'était la première impression que l'on pouvait avoir alors. La pierre d'Atlantar commença à rougir, et dégagea une lumière fortement tamisée... Il se trouvait en compagnie de son compagon sur une sorte de matelas rappeux, enfait, en observant mieux, les cros qu'il apperçut indiquaient tout bonement qu'ils étaient encore dans la gueule du serpent. Celui-çi déglutit, et ils furent entrainés plus loin... plus profond... Les muscles des boyaux les guidèrent vers l'estomac, là où il s purent se relever, titubant sous les mouvements du corps du reptile.

Ici et là, des flaques de sucs gastriques fumaient, des carcasses à moitié dégranies de petits poissons gisaient, des restes d'embarcations démembrées trainaient... Pire que l'enfer, le ventre d'un Serpent de Mer !!

"On fait quoi maintenant??"

Les compagnons étaient dans un estomac,prêts à être digérés...Mais il n'en était pas question!Peu importait le moyen,ils allaient sortir.Le moyen...Aldarion grimaça à cette pensée:il n'y avait que deux sorties.Ou plutôt,une entrée et une sortie...Atlantar était le seul à qui il laissait paraître ses sentiments et il eut droit à une grimace des plus subjectives.

-Inutile d'espérer sortir par la gueule...Et je n'ai aucun sort capable de détruire ce monstre sans nous anéantir avec lui!Allons,suis-moi,n'attendons pas d'être arrosés d'acide.Mets ta capuche et rentre tes mains dans tes poches,si tu ne veux pas les perdre.

La douce lumière de la pierre leur permettait de se déplacer dans cette grotte visqueuse,et surtout d'éviter les projections de sucs gastriques.Ils s'enfoncèrent dans les profondeurs du monstre...Sur le "chemin" qui s'avérait être les intestins,Aldarion se perdit dans ses pensées.Quelle était cette créature inconnue?Il n'en avait jamais vu de telle,mais son aura,ses vibrations lui disaient vaguement quelque chose...Il hésita un moment,mais demanda quand même à son ami,histoire de détendre l'atmosphère:

-Tu as déjà vu ou entendu parler de ce genre de crustacé?A mon avis,grillé,ça doit pas être mauvais...

Atlantar mis ses mains dans les poches. *Met ta capuche, met ta capuche...* Il ironisait sur son sort: lui qui était habillé d'un simple pantalon et d'une chemise fermée de lin blanc, sa seule protection pour sa tête étant son chapeau de paille...

Evitant au maximum les projections de sucs par les remous des intestints, Atlantar se fraya un chemin derrière son frère atlante. Ils arrivèrent tous les deux à la fin du voyage: un mur. Un mur rouge sang, quelque peu noirâtre parfois, mais aussi granis de traits blancs. L'odeur y était péstilencielle...

"On est surement dans un gros serpent de mer... très gros... En Perse, une légende raconte qu'un monstre de telle sorte vit dans l'océan. Son nom est Illuyanka... À en juger par l'odeur, nous sommes malheureusement au terminus des intestins, si tu vois ce que je veux dire. Tu veux peut-être sortir??"

Atlantar leva la tête vers le hau, regarda derrière lui et revint aux yeux d'Aldarion.

"Nous avons deux solutions... La première est d'attendre q'une masse importante de déjéction viennent ouvrir ce... ce trou. Au quel cas, nous risquons de nous retrouver écrasés. La deuxième étant de frapper avec nos mains sur ces lignes blanches... Ce sont des nerfs, ils commandent l'ouverture de ce... trou. Au quel cas, on risque de s'eclabousser mutuellement !! Si tu vois toujours ce que je veux dire..."

Aldarion se plaça la manche devant le nez.Il avait l'impression que l'odeur allait jusqu'à lui brûler les poumons.Il prit quelques instants pour réfléchir,et trouver une solution à leur malheur.Au bout d'un moment,il avait imaginé mille et une façons de sortir du monstre,mais une seule lui paraissait suffisament efficace et surtout la moins dangereuse pour eux.Il commença à expliquer ce qui lui trotait dans la tête:

"Si on ouvre de suite,on risque de se retrouver au beau milieu de la mer Egée,et la créature n'aura qu'à faire demi tour pour nous gober une fois de plus...On doit la neutraliser,et pouvoir se repérer dans l'eau;je pense que le fond sera des plus parlant puisque nous ne nous sommes pas trop éloignés de la côte,et que nous sommes proches de Scyros ( l'île qu'on visait ),ça ne devrait pas être trop profond.On devra prendre d'autres algues ( sachant que je n'en aurait pas infiniment ! ) et rejoindre la côte en nageant...Oui je sais c'est ambitieux,mais nous n'avons pas d'autre choix.Bon,laisse moi t'expliquer mon idée,on s'occupera de ses nerfs juste après."

Le mage se mit à fouiller dans ses poches.Il en sortit une petite sacoche pleine de poudre grise et noire.Il en tendit à son frère.

"Tu dois connaître le mythe des méduses?Ceux qui les regardent dans les yeux se transforment en statue de pierre.Et la pierre coule à pic au fond de l'eau!Tout ce qu'on aura à faire,c'est éviter de lui fossiliser l'anus...Tiens,prends des pincées de poudre et répartis-les bien le long du colon.Le monstre va être attiré par lui-même vers le bas. [ hrp:Et un smecta,un! mdr ]

Les compagnons éparpillèrent toute la poudre sur la paroi visqueuse.Au contact du liquide,une réaction chimique se produisit.La poudre devint mousse,prit de l'épaisseur,puis se durçit.Quelques instants suffirent pour fossiliser le ventre du crustacée.Aussitôt,l'animal marin cessa de nager.Aussitôt,il s'enfonça dans les profondeurs ténébreuses de la mer Egée...

Un ébranlement accompagné d'un bruit sourd renversa les atlantes:le monstre avait touché le fond.Un hurlement se fit entendre,suivis de secousses désespérées,car inutiles.Aldarion se tourna vers son ami,lui tendant une autre algue magique.

"C'est là que tu entres en jeu."

"Comment ça c'est à moi d'intervenir ?? Tu crois que je vais pouvoir ouvrir cet orifice tout seul, et m'éclabousser de substances gastriques tout seul !!

Hé, Aldarion !! tu m'as pris pour qui ?? Tu viens avec moi !!"

Atlantar tira son camarade pa la manche et tout deux s'approchèrent des nerfs. Avec d'abord un peu de dégout, puis de plus en plus avec d'entrain, ils frappèrent précisément sur les nervures, s'éclaboussant au passage de déjections.

Petit à petit, de plus en plus fort, des relans et des tressautements vinrent agiter les boyaux. Les deux amis continuèrent à frapper les paroies et d'un coup, l'anus du serpent s'ouvrit et ils furent éjéctés dans l'eau.

Le fond marin était à quelques pieds sous eux, la surface... assez haute... et le serpent, totalement de pierre...

(euh, et nous? on est censés faire quoi???)

edit atlantar: Vous, ^^ vous êtes plus avec nous.. on est partit une demi journée avant vous... Ton post est juste en dessous... avc Atalante et chiron... on se retrouve à l'ile ... si vous prenez la même route que nous ^^

Atlantar put enfin respirer normalement. L'espace entre la surface et le planfond du temple était restreint et les deux amis purent s'accrocher à des infractuosités dans le plafond...

"je sens que je ne vais plus avoir de bras, moi, à la fin de la journée !!"

Dans toutes les occasions, Atlantar trouvait moyen de plaisanter... Cela dédramatisait l'action...

Il porta son regard sur la fresque sur le mur de fond du temple, et fut sidéré par l'état de conservasion de celle-çi. La peinture n'avait visiblement pas été touchée par le sel et l'eau, et les couleurs renvoyaient encore leur éclat d'orgine. Il regarda ensuite les differents objets qui jonchaient le fond de l'eau. Certains étaient méconaissables car ils étaient enfouit trop profondement dans le sable, mais parmi ceux visibles, Atlantar reconnu des encensoirs, differents objets de cultes, des chaises et des tables basses en bronze rouillé, des coffres, et un petit coffret.
Atlantar arreta son observation. Quelque chose clochait, mais quoi ? Cela venait, il en était sûr, du petit coffret. Il l'examina plus attentivement. D'un coup, l'erreur lui sauta aux yeux: le coffret était posé à même le sol. Il n'était en aucune façon recouvert de sable, et luisait tout comme la fresque, de son état originel.

"Y'a quelque chose qui va pas, ici... Il faut que j'aille voir ça." Dit-il à Aldarion, occupé à essorer en vain sa longue barbe, avant de plonger.

Atlantar retint une nouvelle fois son souffle et s'approcha en nageant du petit coffret. Celui-çi était forgé dans de l'or, et sertit de pierres précieuses. Sans doute des rubis, à en juger par leur éclat rouge.
Atlantar l'ouvrit. Il contenait une pierre d'orichalque. Elle était comme la sienne, de forme ovoïdale, mais un peu plus grosse. Cependant, elle ne pesait guère plus. Atlantar la prit et la rapporta à la surface.

"Regarde... Une autre pierre, ce doit être la clé de ce portail. Il faut essayer ça..."

Les deux amis se préssèrent et nagèrent jusqu'à la fresque. Atlantar plaça la pièrre dans son encoche, et les peintures s'éffacèrent, de même que les pierres. Elles laissèrent place à une surface huileuse, et floue. Atlantar passa un bras de l'autre coté, il y sentit le vide et l'air libre. La membrane empéchait l'eau d'atteindre l'autre coté. Il ne pouvait voir ce qu'il y avait derrière mais sa curiosité l'emporta: il passa la membrane, et réaterrit durement sur le sol de l'autre coté, l'appesanteur ayant repris le controle de son corps.

Aldarion était juste derrière son ami,avant que celui-ci disparaisse.Il ne fut pas étonné de ce qui s'était passé;il s'y attendait même.Il décida de fouiller un peu la salle avant de passer le portail.Atlantar attendrait un peu...Le mage s'approcha des fresques,et les examina attentivement.Il espérait trouver des indices pour la mise en marche de son propre portail:les matériaux,les dessins,les énergies à utiliser.Il dut aller reprendre deux fois sa respiration,avant de conclure qu'il n'y avait rien de particulier dans cette salle,à part cette énigme des quatre fresques des saisons.Il jeta un dernier coup d'oeil sur les lettres et signes qui ornaient le contour du portail:une rune,plus grande que les autres,semblait avoir plus d'importance.Il grava cette image dans sa mémoire et passa au travers du voile grisâtre que son compagnon n'avait pas hésité à traverser.

Cette expérience fut un bonheur pour Aldarion qui,depuis bien longtemps,ne faisait que des théories sur les failles interdimensionnelles.Il sentit son corps s'alléger,puis s'allourdir brusquement:il n'y avait plus d'eau,juste de l'air.Il tomba sur ses pieds et dut amortir sa chute en fléchissant les genoux.Son frère était là,en train d'observer les dessins sur les paroies de la grotte dans laquelle ils étaient arrivés.Avec un grand sourire,il le salua:

-Hep,ça fait un bail!Alors,le voyage s'est bien passé?Moi oui,malgré un attérissage bien rude...

Tout en disant ces mots,il jeta un regard circulaire sur les alentours.Quelques torches étaient là,accrochées depuis des lustres [hrp:ho ho ho le jeu de mots!hum...pardon... ] et n'attendaient qu'à être allumées.Sans leur lumière,la salle était bien sombre,quoiqu'on eut pu y voir tout de même.Aldarion se retourna,et observa le portail,toujours ouvert.La surface était la même que de l'autre côté.Il faisait trop sombre pour décliner ce qu'on croyait voir:une salle...Des meubles...Des objets...Le tout mouvant comme un mirage.Quelque chose attira l'attention d'Aldarion:aux pieds du portail,dans son encoche,brillait la clé du mécanisme.La pierre d'Orichalque qu'Atlantar avait placé là n'avait pas bougé,ne s'était pas...désintégrée...volatilisée...Elle était là,et attendait qu'on la reprenne;ce que fit Aldarion.Le voile grisâtre disparut aussitôt que la pierre fût enlevée,laissant place à une paroie scultée.Le mage garda celle-là en lieu sûr:dans une petite sacoche,qu'il cacha dans une poche secrète de son manteau.Avant de se retourner vers son ami,il leva les yeux,un sourire lèvres,et enregistra la rune qui servait de signature pour ce portail.

-Je crois que je suis en train de comprendre le système.En fait,j'étais loin d'y arriver...Bon,si tu veux bien,allons voir où on est tombés.

Aldarion et Atlantar se trouvaient dans une grotte en bord de mer. Sur les parois, étrangement lisses, des fresques peintes aux couleurs flamboyantes retraçaient une sorte d'épopée. Une guerre plus précisement.
Atlantar suivit des doigts la fresque où était peint ces soldats se battant au pied d'une grande forteresse. Il essaya d'en tirer quelques informations, mais rien ne lui donna un seul indice. Il regarda un peu plus autour de lui, la grotte n'était pas trop profonde, la lumière y pénétrait donc assez pour qu'il puisse faire une exploration des lieux...

Rien. Rien même au bout de quelques minutes... Il soupira, et voulu s'étirer. Mais il arrêta son geste car il venait d'apercevoir, au plafond vouté de la grotte, une deuxième fresque qui semblait représenter la Grèce. Un point rouge, là où Atlantar pensait qu'il se trouvait durant la tempète, se trouvait sur les bords de l'Attique... Des pointillés en partaient, et s'arrétaient en un autre point rouge, au nord des colonies en territoire perse... Troie...

"Aldarion, regarde ça... Qu'est -ce que tu en pense? On est à Troie, nan ?"

Le mage s'approcha de son confrère tout en observant les dessins que celui-ci montrait du doigt.Il plissa ses yeux encore meurtris par l'eau salée,et conclut:

-En effet,d'après cette...Carte,nous sommes juste au nord de Troie.Nous devrions aller y faire un tour.Peut-être y trouverons-nous quelque moyen pour traverser la mer jusqu'à Lemnos.Mais avant...

Il sortit de ses grandes poches un rouleau à parchemins,une plume à moitié cassée,et un petit pot d'encre,qu'il étalla par terre.Il trempa délicatement la pointe blanchâtre qui s'imbhiba aussitôt du liquide noir,et commença à dessiner.La plume paraissaît être défectueuse,mais elle tint bon.Quelques minutes suffirent à Aldarion pour recopier la carte.Celle-ci déclinait la position de dixaines d'îles longeant trois côtes:côte est,côte nord,et côte ouest,et beaucoup d'autres,dans toute la mer Egée.Il replia son nouveau document,rangea ses affaires dans sa robe de mage,et se releva.Retrouvant son sourire de bon-vivant - il était heureux de se retrouver sur la terre ferme - il proposa d'aller prendre l'air,ce que les deux compagnons firent aussitôt.

Ils se dirigèrent vers la lumière,et une douce brise chaude vint leur caresser le visage.Ils se trouvaient sur une petite plage,difficile d'accès à pieds comme en bateau à cause des nombreux rochers aiguisés,éparpillés partout autour.Seuls les rayons du Soleil,les oiseaux et quelques crabes avaient libre passage en ces lieux.A la vue de toute cette nourriture qui jonchaient le sable brûlant ( les crabes ) ,le ventre d'Aldarion se mit à se plaindre...Celui-ci n'eut d'autre choix que de se trouver un bâton et de chasser le gibier^^.Quand un bon feu fut allumé et deux douzaines de pinces arrachées et croquées,les amis s'allongèrent à l'abri des regards indiscrets ( encore les crabes ) et laissèrent leur paupières se fermer,pour une bonne et longue sieste.

Aldarion se réveilla en pleine forme.Atlantar,lui,était debout depuis un bon moment déjà.Il s'approcha de son ami,deux bâtons de bamboo dans les mains.Il lui en tendit un.Il avait eut le temps de visiter les alentours,et expliqua qu'ils pourraient sortir par un chemin à l'est,celui-ci menant à une petite clairière ensablée,parsemée de bamboos et de hautes herbes.Les compagnons se mirent en route,en direction de Troie.

Comme à son habitude lors de longues marches,Aldarion se perdit dans ses pensées,qu'il laissa entendre à Atlantar:

*Combien de temps cela fait-il que nous avons quitté nos compagnons de route?Sont-ils déjà à Lemnos?J'espère qu'il ne leur est rien arrivé de mal...*